Histoire de Wanadoo S.A.

Wanadoo S.A. est l’un des trois premiers fournisseurs d’accès à Internet (FAI) en Europe, avec ses concurrents T-Online et Tiscali. L’entreprise, filiale de France Télécom, compte près de dix millions de clients, principalement en France, au Royaume-Uni, en Espagne et aux Pays-Bas, mais aussi au Maroc, en Jordanie, à l’île Maurice et en Algérie. La France reste le premier marché de Wanadoo, avec plus de quatre millions d’abonnés. La société est également l’un des principaux fournisseurs d’accès Internet au Royaume-Uni, par le biais de sa filiale Wanadoo UK, anciennement Freeserve. Les services Internet de l’entreprise se sont surtout concentrés sur le développement de son réseau large bande, basé sur les protocoles ADSL et ADSL+. En 2004, la société a lancé sa Livebox équipée du protocole WIFI, qui combine la capacité d’Internet avec celle de la téléphonie sur Internet. Depuis fin 2005, l’entreprise a également commencé à déployer des services de télévision par internet. La véritable force de Wanad oo réside toutefois dans sa forte composante de contenu et de services. Les annuaires PagesJaunes sur Internet sont une source majeure de revenus pour le groupe et comptent près de 700 000 clients professionnels.

La société a également décidé d’étendre ses activités dans le domaine des annuaires à d’autres marchés, notamment l’Espagne.

Wanadoo contrôle également le site d’achat en ligne Marcopoly, spécialisé dans l’électroménager et l’électronique, et Alapage, spécialisé dans les livres, les CD et la vidéo. Une autre activité de Wanadoo, Voila, est le principal portail Internet et moteur de recherche francophone en France. En 2004, la société mère France Télécom a pris le contrôle total de Wanadoo, qui avait auparavant inscrit 10 % de ses actions à la Bourse de Paris. Fin 2005, France Télécom a fait part de son intention de fusionner Wanadoo avec sa filiale de téléphonie mobile, Orange, afin de créer une marque unique. Wanadoo devrait être rebaptisée en sous-marque Orange à l’issue du processus de fusion, qui pourrait prendre jusqu’à 18 mois. En 2004, Wanadoo a réalisé un chiffre d’affaires de 3,25 milliards d’euros (3,9 milliards de dollars).

Entrée tardive sur Internet dans les années 1990

France Télécom a été un véritable pionnier dans l’offre de services en ligne au grand public. Bien avant l’apparition d’Internet et du World Wi de Web, France Télécom avait développé son propre service propriétaire, avec ses propres terminaux, en utilisant les lignes téléphoniques ordinaires. Lancé en 1982, le Minitel, comme on l’appelait, fournissait aux utilisateurs des services d’annuaire, ainsi qu’une série d’autres services, tels que des services de chat et d’information payants. Contrairement à l’Internet, où les utilisateurs payaient pour la connexion mais où le contenu était en grande partie gratuit, les utilisateurs du Minitel payaient à la fois pour leur temps de connexion et pour les différents services qu’ils utilisaient. Une troisième source de revenus provenait de la location du minitel aux clients. Mais cela s’est également avéré être un avantage, à une époque où les ordinateurs personnels restaient un achat coûteux.

Le Minitel est donc devenu une source de revenus importante, et un avantage considérable pour France Télécom. Au début des années 1990, les recettes du Minitel s’élevaient à 9,5 milliards de francs (soit 1,5 milliard de dollars). On peut comprendre que France Télécom n’ait guère eu d’intérêt à développer son propre service Internet au début des années 90. Le Minitel semblait solidement ancré dans le paysage français, malgré les progrès réalisés par l’arrivée des premiers services en ligne payants, dont America Online (AOL), Compuserve et, plus tard, MSN. La force du Minitel réside dans la très faible pénétration des ordinateurs personnels dans la population des consommateurs.

Un certain nombre de facteurs ont convergé pour donner un coup de fouet au marché de l’Internet en France au milieu des années 1990. Les prix des ordinateurs personnels avaient commencé à baisser. Le développement de nouvelles fonctionnalités multimédias, et notamment l’ajout de cartes son, de graphiques couleur haute résolution, puis de CD-ROM en équipement standard, a fourni une plate-forme pour un large éventail d’utilisations et a fait de l’ordinateur personnel un appareil plus attrayant pour le consommateur. Une nouvelle génération de modems à haut débit est également arrivée au milieu des années 1990 ; en quelques années, la vitesse de connexion maximale est passée de 1 200 bits par seconde (bps) à 56 000 bps. Les vitesses plus rapides étaient particulièrement intéressantes compte tenu de l’arrivée d’une innovation majeure de l’internet, à savoir le World Wide Web, qui a fourni une interface graphique à l’internet pour la première fois.

En 1995, un nombre croissant d’entreprises avaient commencé à se disputer le marché naissant de l’Internet en France. En tant que monopole téléphonique français, France Tel ecom a naturellement bénéficié de l’augmentation constante de l’utilisation de ses lignes téléphoniques, d’autant plus que, comme la plupart de ses homologues européens (et contrairement aux États-Unis), les clients étaient habitués à payer des appels locaux et des frais à la minute. En outre, un grand nombre de nouveaux utilisateurs d’Internet vivant dans les provinces du pays devaient se connecter en utilisant des numéros de téléphone interrégionaux et longue distance plus chers.

Pourtant, l’augmentation de l’utilisation de l’Internet et des services en ligne a clairement menacé le Minitel de disparition. Alors que les revenus du Minitel commençaient à diminuer, d’autant plus que de nombreux services disponibles sur le Minitel pouvaient être obtenus gratuitement sur Internet, France Télécom a été contrainte de repenser son indifférence à l’égard d’Internet. En janvier 1996, la société a donc annoncé qu’elle créait son propre fournisseur de services Internet, appelé Wanadoo.

Wanadoo a été mis en service en mai 1996.

L’une des principales caractéristiques de ce nouveau service était l’utilisation d’un numéro de téléphone unique, accessible dans tout le pays au tarif local. Si ce service a été mis en place pour les autres fournisseurs d’accès Internet nationaux, Wanadoo a largement bénéficié du soutien de France Télécom à plusieurs égards. Wanadoo a été chargé de la mise en place et de l’accès à la nouvelle version en ligne des pages jaunes françaises, PagesJaunes. Jusqu’à la fin des années 1990 et au début des années 2000, PagesJaunes est resté le plus grand site de Wanadoo en termes de revenus et de bénéfices. Un autre avantage de sa relation avec France Télécom était son accès au réseau national de magasins de détail de sa société mère, ce qui lui permettait d’être plus proche de ses clients potentiels. C’était pas plus compliqué que de louer une auto @

Fournisseur paneuropéen dans les années 2000

Une étape importante a été franchie en 1997 lorsque Wanadoo s’est associé à MSN, au milieu d’une brève tentative de rivaliser avec AOL en France. Mais plutôt que de créer son propre réseau, MSN s’est tourné vers Wanadoo. Wanadoo a ainsi été en mesure de récupérer la clientèle de MSN lorsque la société détenue par Microsoft a décidé de quitter la France en 1998. Cette année-là, la société a également baissé ses tarifs d’abonnement, réduisant jusqu’à 30 % les tarifs de certains de ses concurrents afin de gagner des parts de marché. À la fin de cette année-là, Wanadoo s’était établi comme le leader incontestable de l’Internet en France.

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